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Le 15 septembre 2022

Crise énergétique : réactions suite aux annonces du Gouvernement

[Communiqué de presse commun Unhaj / Unafo du 15 septembre 2022]

Crise énergétique : sans soutien fort et clair, les structures gestionnaires du logement accompagné devront fermer leurs portes

À la fin de l’hiver dernier, l’Union nationale pour l’habitat des jeunes (Unhaj) et l’Union professionnelle du Logement Accompagné (Unafo) se préoccupaient déjà des conséquences de la hausse des coûts de l’énergie sur le fonctionnement de ses structures adhérentes et demandait que soit engagée une réflexion sur le long terme.

Alors que la situation s’est dégradée et qu’une crise énergétique sans précédent menace l’ensemble des usagers, la Première ministre Elisabeth Borne vient d’annoncer un certain nombre de mesures visant à en limiter l’impact économique.

Pour faire face à la hausse des coûts, elle a notamment évoqué la mise en place de nouveaux « chèques énergies » exceptionnels en faveur des ménages les plus modestes. Eu égard à leur statut juridique contraint, les structures gestionnaires du logement accompagné demandent que, dans le cadre de l’aide « chèque énergie en résidence sociale », les dispositifs spécifiques d’exceptions puissent revenir in fine à ceux qui règlent les factures, via ce qui pourrait s’appeler un « chèque énergie structure ».

Les publics fragiles accueillis par ces résidences sociales – FJT se trouvent en effet protégés par un système de redevance, strictement encadré, qui inclut une part des charges liées au logement prises en compte de manière forfaitaire. Ainsi, le ménage logé ne connaît pas de variation du montant de la redevance dont il doit s’acquitter, ce qui n’est même pas le cas dans le logement locatif social « classique ».

Si l’Unhaj et l’Unafo sont soulagées de la prolongation du bouclier tarifaire sur le gaz au-delà du 31 décembre 2022 également annoncée, elles s’inquiètent de la hausse de 15% (au lieu de 4% grâce au bouclier actuel) que devront encaisser leurs adhérents. En effet ils renouvellent actuellement leurs contrats de fournitures et leur font état d’une envolée des tarifs (multiplication allant de 2 à 8), un contexte inédit face auquel ils se sentent particulièrement impuissants.

Par ailleurs, elles demandent l’ouverture du bouclier tarifaire sur l’électricité aux gestionnaires du logement accompagné qui n’en bénéficient pas actuellement, malgré les hausses très importantes des tarifs.

Ces mesures « boucliers » à préciser et à confirmer, indispensables dans l’urgence, restent une réponse ponctuelle et ne permettent pas d’assurer, sur le long terme, le modèle économique si particulier de la résidence sociale.

« Nous avions déjà tiré la sonnette d’alarme en mars dernier, mais la crainte est cette fois réelle que certaines structures touchées par l’inflation ne passent pas l’hiver, s’alarme Claude Garcera, président de l’Unhaj. Leur fermeture aurait pour conséquence la mise à la rue de milliers de jeunes, quand bien même ces résidences sociales participent pleinement aux objectifs du Logement d’abord. Nous demandons donc à nouveau que des travaux structurels soient engagés au plus vite. Et nous appelons à un soutien d’urgence pour les structures qui en auraient besoin. »

« Le modèle économique du logement accompagné, mécaniquement intenable dans le temps, nécessite des réponses fortes de la part du Gouvernement, insiste Bertrand Declemy, président de l’Unafo. Nous avons des interlocuteurs qui ont compris nos contraintes, mais au-delà des mesures structurelles qui devront être mises en oeuvre dans la prolongation des travaux en cours, nous attendons des réponses concrètes à très court terme sur la question de l’énergie. L’extension du bouclier tarifaire sur l’électricité notamment est impérieuse, pour permettre à nos adhérents de poursuivre leurs activités et donc leur contribution active à la politique du Logement d’abord. »